Alors
que le nouveau corps des assistants des bibliothèques est appelé à élire ses
représentants à la Commission administrative paritaire (CAP), la CGT s’est
permis d’attaquer les bibliothécaires-adjoints (BA) et l’Association des
bibliothécaires-adjoints de France (ABAF), association qu’ils ont constituée
en réaction à la déqualification
dont ils sont l’objet depuis la parution du décret 2001-326 du 13 avril 2001.
La profession de foi de la CGT n’est qu’une liste de fausses
informations et d’affirmations injurieuses pour les BA. Nous ne pouvions
laisser leur tract sans réponse et entendons démonter chacun de leurs
arguments.
Certes les BA n’ont pas vu leur
salaire diminuer et conservent leur grade, mais ils ont subi une grave déqualification.
Recrutés par un concours comportant notamment des épreuves de catalogage et de
bibliographie, les BA ont depuis toujours exercé des fonctions de traitement
intellectuel des collections. Quand le corps des BAS a été constitué, les
bibliothécaires-adjoints spécialisés ont été recrutés selon les mêmes
critères et se sont vu attribuer les mêmes fonctions que les BA, bien souvent
des fonctions liées au catalogage. Les fonctions des BA et des BAS étaient à
tel point identiques, qu’ils partageaient la même CAP et se voyaient nommés
indifféremment sur les mêmes postes.
Or si le nouveau corps des AB
(dans lequel sont regroupés les inspecteurs de magasinage et les BA) a permis
une légitime revalorisation salariale des inspecteurs de magasinage, elle a
aligné les fonctions des BA sur celles des inspecteurs de magasinage. Les
fonctions des AB telles qu’elles sont définies dans le décret 2001-326 sont
effet celles des inspecteurs de magasinage (encadrement du personnel de
magasinage, gestion des matériel de magasinage, etc.). Le nouveau concours de
recrutement des AB est également calqué sur le concours de recrutement des
inspecteurs de magasinage et ne comporte donc aucune épreuve de catalogage. Les
BA n’ont obtenu du Ministère le maintien dans leurs fonctions que jusqu’en
2003. Passé cette date, les BA se verront confier des tâches sans aucun
rapport avec le concours qu’ils ont passé et l’expérience qu’ils ont
acquise. Pourquoi
les BA devraient-ils accepter de voir ainsi nier leurs compétences dans les
fonctions qui sont les leurs et qui correspondent aux besoins majoritaires des
établissements ?
Dans son tract, la
CGT fait allusion au fait que les personnels de magasinage sont eux aussi
surdiplômés. C'est malheureusement
le cas pour toutes les catégories de personnel de la Fonction publique. La
revendication des BA ne se situent
pas à ce niveau. Il ne s'agit pas pour eux de faire reconnaître leurs diplômes
souvent élevés, mais de voir reconnaître leur réussite à un concours équivalent
à celui des BAS.
INTEGRATION
DIRECTE SANS CONCOURS DES BA DANS LE CORPS DES BAS RENDUE POSSIBLE PAR
L’ARTICLE 22 DE LA LOI 84-16 DU CODE DE LA FONCTION PUBLIQUE : VRAI
L’article
22 de la loi 84-16 du 11 janvier 1984 prévoit en effet la possibilité d’intégration
sans concours d’un corps de catégorie B dans un autre corps de catégorie B :
« en cas d'intégration totale ou partielle des fonctionnaires d'un corps
dans un autre corps classé dans la même catégorie »
Le tract de la CGT est à ce point
mensonger, qu’il va jusqu’à prétendre que les instituteurs doivent passer
un concours pour devenir professeur des écoles, ce qui est absolument faux. Ils
peuvent en effet passer le concours interne pour devenir plus vite professeurs
des écoles, mais ont également tous la possibilité de le devenir par
inscription sur liste d’aptitude. De plus les instituteurs en devenant
professeurs des écoles bénéficient d’une importante revalorisation, passant
de la catégorie B à la catégorie A. Les BA n’en demandent pas tant. Les BA demandent leur intégration immédiate
et sans concours dans le corps des BAS, pour la bonne et simple raison qu’ils
ont déjà passé ce concours et exercent déjà des fonctions de BAS.
LES
BA ONT ETE EXTREMEMENT CHOQUES PAR LES TERMES EMPLOYES PAR LA CGT POUR QUALIFIER
LEUR LUTTE : « combat irréaliste d’arrière-garde », « aveuglement
nombriliste », « mépris des autres catégories », etc.
Ce
qui arrive aux BA est sans précédent dans l’histoire de la Fonction
publique. Nombreux sont déjà les personnels de toutes
les catégories qui soutiennent l’ABAF. L’association a également le
soutien de l’Intersyndicale des bibliothèques. De plus l’ABAF n’est
pas la seule à avoir déposer
un recours devant le Conseil d’Etat, la CFDT également. Il est de notre
devoir de dénoncer les tentatives de manipulation faites de fausses
informations et de petites phrases diffamatoires, qui ne peuvent que diviser les
personnels. Ne laissez pas les BA subir cette déqualification sans réagir, ou
demain d’autres catégories de personnels subiront le même sort.