Les syndicats des Bibliothèques

CFDT / FO / FSU / UNSA-Education

 

à

 

Monsieur le Premier Ministre

Hôtel Matignon

57, rue de Varenne

75007 PARIS

 

Paris, le 10 juillet 2001

 

 

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

 

            Nous avons l'honneur de faire appel à votre arbitrage pour que les emplois des ex-bibliothécaires adjoints (BA), personnels relevant du ministère de l'Education nationale et du ministère de la Culture et de la Communication, soient transformés dans le budget 2002 en emplois de bibliothécaires adjoints spécialisés (BAS).

 

            Les bibliothécaires adjoints viennent d'être intégrés dans le nouveau corps des assistants de bibliothèques à la grande indignation des personnels et de toute la profession :  pour créer un corps unique en B type on a réuni deux corps (inspecteurs de magasinage et bibliothécaires adjoints) dont les formations et les fonctions sont différentes. Face à l'émotion suscitée par cette incohérence, le ministère de l'Education nationale a dû envoyer aux chefs d'établissement une circulaire indiquant que les ex-bibliothécaires adjoints conserveraient leurs fonctions !

 

Depuis des années nous réclamons une simplification conséquente de notre filière professionnelle, et en particulier l'intégration des bibliothécaires adjoints dans le corps des bibliothécaires adjoints spécialisés : il est indispensable en effet de tenir compte de la similitude des épreuves du concours et de la définition identique des tâches. Les ministères concernés eux-mêmes reconnaissent qu'il n'existe pas de distinction fonctionnelle claire entre ces deux corps de catégorie B. De plus, dès la création du corps des bibliothécaires adjoints spécialisés, en 1992, une commission administrative paritaire mixte BA-BAS a été instaurée pour les mutations, permettant aux bibliothécaires adjoints de postuler sur des postes de bibliothécaires adjoints spécialisés et inversement.

 

Nous tenons à vous faire part de la colère très vive que suscite chez nos collègues l'obligation qui leur est faite, pour devenir bibliothécaire adjoint spécialisé, de passer un concours qu'ils considèrent avoir déjà passé - avec succès -, celui de bibliothécaire adjoint.

 

Le refus de reconnaissance des fonctions que les bibliothécaires adjoints assument depuis longtemps est ressenti comme une humiliation profonde : nombre de bibliothécaires adjoints ont déjà décidé de ne plus exercer désormais les tâches qui étaient les leurs jusqu’ici. Cette décision ne saurait rester sans conséquences sur le déploiement du Système Universitaire de Documentation (SUDOC), ce grand chantier national de modernisation de l'accès au patrimoine documentaire, dont la mise en œuvre repose pour une grande part sur le travail des bibliothécaires adjoints. Il serait regrettable que l'obstination de l'Etat à refuser de répondre à une revendication parfaitement légitime entraîne un ralentissement dans la mise à disposition des chercheurs et de tous les citoyens des ressources des bibliothèques françaises. Ce retard risque, de plus, de réduire la participation de la France dans la constitution de grands réservoirs internationaux.

 

En outre, la transformation des emplois d'ex-bibliothécaires adjoints en bibliothécaires adjoints spécialisés ne représente qu'un coût financier bien modeste, compte tenu, d’une part, de la faible différence d'indices entre ces deux corps de catégorie B, d’autre part du nombre limité des emplois concernés (468 emplois à l'Education nationale et 98 à la Culture).

 

Mais, jusqu'ici, seulement 70 transformations d'emplois d'ex-bibliothécaires adjoints en bibliothécaires adjoints spécialisés figurent au budget 2001 de l'Education nationale, et aucune transformation au budget de la Culture. Pour le budget 2002, nous avons été informés, à la suite d'une entrevue au ministère de l'Education nationale, que celui-ci n'avait demandé que 180 transformations d'emplois en bibliothécaires adjoints spécialisés, et nous n'avons toujours pas reçu de réponse au courrier que nous avons envoyé à ce sujet, le 19 juin dernier, au ministère de la Culture.

 

Les organisations syndicales CFDT, FO, FSU, UNSA-Education vous demandent donc, Monsieur le Premier Ministre, d'intervenir d'urgence afin que soient prises les mesures budgétaires qui mettraient un terme à ce que l’ensemble d’une profession, si petite soit-elle, considère comme une injustice.

 

            Enfin, pour que la création du nouveau corps d’assistant de bibliothèque offre aux personnels de magasinage un véritable débouché en catégorie B, prenant ainsi en compte l'évolution des fonctions de ces agents au cours de ces dernières années, nous demandons également des créations massives de postes d'assistants dans les deux ministères.

 

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de toute notre considération.

 

 

Pour les syndicats CFDT/FO/FSU/UNSA-Education

 

 

 

 

Anne-Marie Pavillard