Intervenantes
: Christine Lemoing et Elisabeth Mathis
L’Association des Bibliothécaires
Adjoints de France tient à vous faire part du bilan qu’elle tire de la création
du corps d’Assistant de Bibliothèques le…vendredi
13 avril 2001… !
Nous sommes là pour vous exprimer le sentiment (ou le ressentiment) des
bibliothécaires adjoints (BA) formulé en termes de :
· Déqualification : vous avez changé le métier de 600 personnes,
- fait fi de nos compétences pour nous imposer des tâches qui, bien que toutes aussi nécessaires et utiles que les nôtres à la bonne marche d’une bibliothèque, n’ont jamais été celles des BA.
-
Autant sommes-nous à notre place dans nos tâches actuelles, autant ne
le sommes-nous absolument pas pour celles imposées par le décret du 13 avril
2001.
Avez-vous bien mesuré
ce que cela signifie en termes de coût en formations nécessaires, et de désorganisation
des services ?
·
Déconsidération :
vous méconnaissez totalement le contenu de notre métier. Mais cela importe-t-il
d’éliminer d’un trait de plume tout un corps de fonctionnaires
·
Humiliation :
pour pouvoir continuer à exercer notre métier, vous nous demandez de repasser
un « examen professionnel-concours »
avec des épreuves identiques
à celles que nous avons passées voici 5, 10, 20 ou 30 ans.
Cette réussite
passée et des années d’expériences n’ont-elles aucune valeur ?
Faut-il rappeler que le corps de Bibliothécaires Adjoints Spécialisés
(BAS) a été créé en fonction des tâches qu’exerçaient déjà les BA et
que ceux-ci sont de ce fait plus que qualifiés pour être intégrés sans
condition, ni délai dans ce corps jumeau ?
Les corps BA et BAS sont, de par leur histoire et
leur tâches, destinés à fusionner. Quand le comprendrez-vous enfin ?
Nous avons suivi des stages,
d’excellente qualité et très coûteux, permettant la mise en place du Sudoc,
et du SI-BNF, dans la continuité de l’évolution
de notre métier, mais maintenant leur alimentation se fera de manière ralentie :
Et donc le Sudoc,
ce système, aboutissement et reflet de la politique documentaire des bibliothèques
universitaires françaises depuis 20 ans, merveilleuse vitrine offerte à nos
voisins européens, joyau technologique, va s’essouffler faute
d’alimentation …
Nous avons donc averti nos collègues
de la communauté universitaire (étudiants et chercheurs) des difficultés
qu’ils allaient rencontrer. Leurs réactions ? Ils nous soutiennent et
partagent le sentiment de dégoût et de répugnance que votre mépris a engendré.
Vous nous avez donné le
sentiment (en paraphrasant Pierre Sansot, mais lui
est profondément respectueux des groupes qu’il étudie) d’être des
Bibliothécaires de peu et l’humiliation ressentie est extrêmement vive.
Nous ne passerons pas à nouveau ce pseudo examen professionnel pour
continuer à exercer notre métier.
Quel est donc le décret de la République
prévoyant que les fonctionnaires doivent, pour maintenir leur emploi, repasser
le même concours que celui qui a servi à leur recrutement ?
Nous demandons : LE
PASSAGE DE TOUS LES BA EN BAS SANS CONDITIONS NI DELAIS
Les BA doivent légitimement
fusionner avec les BAS.
Satisfaire ces revendications légitimes n’irait aucunement à l’encontre de
votre exigence de simplification administrative et ce serait la reconnaissance
des compétences des BA.
C’est la 2ème fois en 10 ans que nous avons le sentiment de nous faire gruger. D’où la création d’une association de défense, l’ABAF, le recours au Conseil d’Etat pour excès de pouvoir,…
Enfin,
·
Il
n’y a ni obstacle budgétaire : coût
de notre passage en BAS 300 000F
·
ni
obstacle légal et fonctionnel à l’intégration directe de 600
BA en BAS pas plus qu’il n’y en a eu pour l’intégration de 120.000 Instituteurs dans le corps de Professeur des écoles
et pour les 1500 PEGC
intégrés annuellement depuis 1993.
Contrairement à ce que vous avez laissé supposer, nous ne sommes pas des gens de rien : et au delà nous sommes, de toute évidence… des citoyens… !